L'œdipe théocratique
Écrit par Christian Nots   
09-08-2004

L'œdipe théocratique correspond au surinvestissement incestueux de la subjectivité-mère des citoyens. L'inceste maternel peut être assimilé - d'un point de vue psychanalytique - à la « religion de la mère » des théocraties. Ces sociétés matriarcales étaient donc excessivement concentrées sur la quête rituelle du Soi ou du Self, sur la quête de l'identité et sur l'individuation.

En tant que représentation symbolique, on peut dire que l'Etat-père n'existe encore qu'embryonnairement dans le réel comme système socio-écologique, politique ou simplement rationnel.

 

L'œdipe théocratique

 

L'œdipe théocratique correspond au surinvestissement incestueux de la subjectivité-mère des citoyens. L'inceste maternel peut être assimilé - d'un point de vue psychanalytique - à la « religion de la mère » des théocraties. Ces sociétés matriarcales étaient donc excessivement concentrées sur la quête rituelle du Soi ou du Self, sur la quête de l'identité et sur l'individuation.

En tant que représentation symbolique, on peut dire que l'Etat-père n'existe encore qu'embryonnairement dans le réel comme système socio-écologique, politique ou simplement rationnel.

Les anciennes civilisations de la fin du paléolithique, du mésolithique et du néolithique étaient donc des théocraties qui fondaient leur but sociétal sur l'exploration identitaire et sur la quête intérieure. Les hommes de la protohistoire avaient ainsi une connaissance approfondie de l'identité humaine et la conscience intérieure (que nous appelons aujourd'hui le ça ou le soi). Ils concentraient leurs moyens communautaires à la construction de plus en plus perfectionnée de dispositifs psycho-religieux gigantesques pour transmettre à travers le temps, la quintessence de leurs découvertes identitaires et cognitives qu'ils avaient décryptées au cours de leurs recherches psychiques et rituelles.

 

Dans ce sens, les monuments archéologiques des anciennes civilisations disparues étaient en réalité des systèmes psychothérapiques ou initiatiques gigantesques et… démocratiques qui, par le biais de topologies rituelles antédiluviennes extrêmement sophistiquées, permettaient de conscientiser et de structurer la topologie identitaire interne et le soi des hommes du paléolithique, du mésolithique et du néolithique.

 

De cette religion de la mère, aujourd'hui fossilisée, il nous reste encore les résidus des dispositifs mégalithiques de Stonehenge en Grande Bretagne, des alignements de Carnac, des Kourganes des Scythes, des pyramides égyptiennes, des labyrinthes de Cnossos en Crête, des géoglyphes de Nazcas au Pérou, des centre cérémoniels Mayas et Incas, des Ziggourats de Sumer et plus récemment de nos cathédrales construites au Moyen-Age.

 

Mais notre mentalisation dyssynchronique actuelle, hyper-rationnelle et désymbolisée, nous empêche de sentir et de déchiffrer ce méta-message, humainement très avancé et rationnellement incompréhensible, contenu implicitement dans ces monuments intemporels et indestructibles ; le message central des théocraties primitives n'est donc pas vide, mais nos structures mentales actuelles nous empêchent de le saisir.

 

Dernière mise à jour : ( 03-12-2007 )